Oui, bon, je sais, ce n'est pas l'article que vous attendiez.
Du coup, pour vous faire patienter, je voulais partager certaines choses avec vous.
Avant tout, je tiens à remercier ma femme pour supporter d'avoir un chéri tête-en-l'air, perdu dans ses pensées, en train de rédiger son article et d'essayer d'enchainer les arguments. Merci à Dr Agibus et Hippocrate&Pindare pour avoir débuté cette envie de commentaire.
Je relate :
Récemment, 2 articles (ici et ici) ont titillé mon intellect. Il y a eu aussi l'année dernière une lectrice du blog qui m'avait envoyé des articles du dr Rémy Boussageon (articles faciles à récupérer mais pour les flemmards ici et ici) concernant l'HbA1c.
Celle-ci étant au coeur de mon métier, ça m'a intéressé de revoir un peu mes connaissances sur le sujet et de réellement mettre le doigt sur le léger malaise que j'ai à chaque fois que je lis une étude de diabétologie.
J'aurais pu vous pondre un article rapide sur la fiabilité de l'HbA1c et les conditions où elle n'est pas fiable. Mais à mon sens, ce n'est pas pertinent. Pour parler d'HbA1c, il faut parler de glycémie et pour parler de glycémie, il faut parler du diabète.
Alors j'ai lu, re lu, encore lu, décortiqué, fouillé. Je suis allé chercher jusqu'aux fondamentaux de la diabétologie, même tombé sur des études de 1925. Ma biblio s'approchait de la centaine d'articles. Et plus je répondais à mes questions, plus je m'en posais.
Au bout d'un moment, je me suis tellement éparpillé, suivant le fil de mes réflexions, que j'avais de quoi écrire un livre entier. Je pensais qu'en faisant de l'archéologie de littérature médicale, je retrouverais un genre d'arborescence, avec 1 ou 2 articles princeps, cités par 3 ou 4 articles de deuxième génération, eux-même cités par 8 ou 10 articles...un genre de darwinisme de la connaissance médicale. Absolument pas !
J'ai découvert des articles qui se citaient les uns les autres ("ping-pong review articles" ? ça existe ? je dépose le terme en tout cas), ou encore mieux, des auteurs dont la majorité de la biblio est constituée de leurs propres articles.
Bref, si je file la métaphore de l'évolution des espèces comparée à la littérature médicale, quand je découvre un insularisme d'articles, ça veut sans doute dire qu'il y aura soit consanguinité, soit apparition d'une nouvelle espèce.
Et c'est un peu vrai, j'ai découvert comment des concepts qui sont largement acceptés actuellement sont nés, ont été débattus, controversés et pourquoi. J'ai aussi constaté une frange de la littérature qui se reprend elle-même sans se remettre en question. On reprend des chiffres d'une autre étude, on pond un joli diagramme mais on ne discute rien, on part là dessus et on embraye. J'ai découvert qu'il y a souvent une séparation entre la beauté des chiffres présentés par une étude et la beauté de leur présentation en graphique intelligible, une autre entre la beauté des résultats et leur puissance, encore une entre leur significativité et leur pertinence.
N'ayant pas vécu moi-même les discussions de l'époque, je ne peux qu'essayer de les retracer et de comprendre la genèse des théories actuelles sur ma discipline. Ca a été très enrichissant mais foisonnant. Quels articles choisir ? quel tableau exprime le mieux les faits ? quel étude est la plus solide ?
Heureusement, Google a tout effacé.
Une fausse manip, un moment d'inattention, un complot, la super moon, l'élection de Trump...
Il va falloir que je m'y recolle. Mais pour plus de clarté, il faut que je structure ma pensée. Et c'est de ça que voudrait parler avec vous.
Méthodologie de travail :
Pour bâtir mes réflexions, j'ai fait l'aller retour entre PubMed et 2 gros pavés de diabéto : le livre du Pr Monnier et celui du Pr Grimaldi (intitulés "Diabétologie" tous les 2).
Par contre, pour ne pas limiter ma présentation uniquement auprès de ceux qui sont familiarisés avec la diabétologie, je baserai mon argumentaire sur des articles "free full text" pour que vous puissiez lire les mêmes choses que moi, pour que la discussion soit ouverte.
Ensuite, je vais tâcher de toujours doubler mes affirmations, c'est à dire, quand je vais présenter un concept, une idée, un fait, donner autant que possible 2 références différentes et préférentiellement qui ne se citent pas réciproquement.
Et finalement, j'ai appuyé un peu tout ça avec tout ce que j'ai pu trouver ailleurs que via les chemins balisés, sur youtube ou ailleurs.
Résultats :
J'espère que les résultats seront intelligibles et que je ne vais pas trop me perdre dans des explications trop profondes, l'exposition de concepts trop alambiqués. Je vais tâcher de rester simple sans pour autant simplifier car toute réduction introduirait une erreur.
Et si je vois qu'on aborde carrément un pan entier qui mériterait de s'y appesantir en long en large et en travers, je préciserai que j'en ferai un article à part. Si jamais je me réfrène dans mon exposé par soucis de clarté, si je sens qu'il y aurait de la place pour développer mais que je me restreins pour ne pas surcharger, ça pourra faire l'objet d'un autre article si vous le souhaitez.
Je vais tâcher de faire le lien entre les études que je vais vous présenter et leurs implications cliniques, en gros, si c'est significatif mais que je ne trouve pas pertinent, je vous en parlerai.
Discussion :
Bien évidemment, le but c'est de susciter le dialogue, la place sera toute ouverte dans les commentaires ou en message privé.
Si la méthode vous convient, si vous avez hâte d'avoir le point d'un diabétologue sur sa propre discipline, je vous attends prochainement ici même. Par contre, ça va prendre un peu de temps, je vous demande un peu de patience.
Du coup, pour vous faire patienter, je voulais partager certaines choses avec vous.
Avant tout, je tiens à remercier ma femme pour supporter d'avoir un chéri tête-en-l'air, perdu dans ses pensées, en train de rédiger son article et d'essayer d'enchainer les arguments. Merci à Dr Agibus et Hippocrate&Pindare pour avoir débuté cette envie de commentaire.
Je relate :
Récemment, 2 articles (ici et ici) ont titillé mon intellect. Il y a eu aussi l'année dernière une lectrice du blog qui m'avait envoyé des articles du dr Rémy Boussageon (articles faciles à récupérer mais pour les flemmards ici et ici) concernant l'HbA1c.
Celle-ci étant au coeur de mon métier, ça m'a intéressé de revoir un peu mes connaissances sur le sujet et de réellement mettre le doigt sur le léger malaise que j'ai à chaque fois que je lis une étude de diabétologie.
J'aurais pu vous pondre un article rapide sur la fiabilité de l'HbA1c et les conditions où elle n'est pas fiable. Mais à mon sens, ce n'est pas pertinent. Pour parler d'HbA1c, il faut parler de glycémie et pour parler de glycémie, il faut parler du diabète.
Alors j'ai lu, re lu, encore lu, décortiqué, fouillé. Je suis allé chercher jusqu'aux fondamentaux de la diabétologie, même tombé sur des études de 1925. Ma biblio s'approchait de la centaine d'articles. Et plus je répondais à mes questions, plus je m'en posais.
Au bout d'un moment, je me suis tellement éparpillé, suivant le fil de mes réflexions, que j'avais de quoi écrire un livre entier. Je pensais qu'en faisant de l'archéologie de littérature médicale, je retrouverais un genre d'arborescence, avec 1 ou 2 articles princeps, cités par 3 ou 4 articles de deuxième génération, eux-même cités par 8 ou 10 articles...un genre de darwinisme de la connaissance médicale. Absolument pas !
J'ai découvert des articles qui se citaient les uns les autres ("ping-pong review articles" ? ça existe ? je dépose le terme en tout cas), ou encore mieux, des auteurs dont la majorité de la biblio est constituée de leurs propres articles.
Bref, si je file la métaphore de l'évolution des espèces comparée à la littérature médicale, quand je découvre un insularisme d'articles, ça veut sans doute dire qu'il y aura soit consanguinité, soit apparition d'une nouvelle espèce.
Et c'est un peu vrai, j'ai découvert comment des concepts qui sont largement acceptés actuellement sont nés, ont été débattus, controversés et pourquoi. J'ai aussi constaté une frange de la littérature qui se reprend elle-même sans se remettre en question. On reprend des chiffres d'une autre étude, on pond un joli diagramme mais on ne discute rien, on part là dessus et on embraye. J'ai découvert qu'il y a souvent une séparation entre la beauté des chiffres présentés par une étude et la beauté de leur présentation en graphique intelligible, une autre entre la beauté des résultats et leur puissance, encore une entre leur significativité et leur pertinence.
N'ayant pas vécu moi-même les discussions de l'époque, je ne peux qu'essayer de les retracer et de comprendre la genèse des théories actuelles sur ma discipline. Ca a été très enrichissant mais foisonnant. Quels articles choisir ? quel tableau exprime le mieux les faits ? quel étude est la plus solide ?
Heureusement, Google a tout effacé.
Une fausse manip, un moment d'inattention, un complot, la super moon, l'élection de Trump...
Il va falloir que je m'y recolle. Mais pour plus de clarté, il faut que je structure ma pensée. Et c'est de ça que voudrait parler avec vous.
Méthodologie de travail :
Pour bâtir mes réflexions, j'ai fait l'aller retour entre PubMed et 2 gros pavés de diabéto : le livre du Pr Monnier et celui du Pr Grimaldi (intitulés "Diabétologie" tous les 2).
Par contre, pour ne pas limiter ma présentation uniquement auprès de ceux qui sont familiarisés avec la diabétologie, je baserai mon argumentaire sur des articles "free full text" pour que vous puissiez lire les mêmes choses que moi, pour que la discussion soit ouverte.
Ensuite, je vais tâcher de toujours doubler mes affirmations, c'est à dire, quand je vais présenter un concept, une idée, un fait, donner autant que possible 2 références différentes et préférentiellement qui ne se citent pas réciproquement.
Et finalement, j'ai appuyé un peu tout ça avec tout ce que j'ai pu trouver ailleurs que via les chemins balisés, sur youtube ou ailleurs.
Résultats :
J'espère que les résultats seront intelligibles et que je ne vais pas trop me perdre dans des explications trop profondes, l'exposition de concepts trop alambiqués. Je vais tâcher de rester simple sans pour autant simplifier car toute réduction introduirait une erreur.
Et si je vois qu'on aborde carrément un pan entier qui mériterait de s'y appesantir en long en large et en travers, je préciserai que j'en ferai un article à part. Si jamais je me réfrène dans mon exposé par soucis de clarté, si je sens qu'il y aurait de la place pour développer mais que je me restreins pour ne pas surcharger, ça pourra faire l'objet d'un autre article si vous le souhaitez.
Je vais tâcher de faire le lien entre les études que je vais vous présenter et leurs implications cliniques, en gros, si c'est significatif mais que je ne trouve pas pertinent, je vous en parlerai.
Discussion :
Bien évidemment, le but c'est de susciter le dialogue, la place sera toute ouverte dans les commentaires ou en message privé.
Si la méthode vous convient, si vous avez hâte d'avoir le point d'un diabétologue sur sa propre discipline, je vous attends prochainement ici même. Par contre, ça va prendre un peu de temps, je vous demande un peu de patience.
Bonsoir, ça met l'eau à la bouche! C'est une bonne idée de revenir aux sources. Dans "la médecine familliale" d'environ 1937 (dont j'avais parlé dans le Dragi webdo 100), il est dit que le "diabète sucré simple" se manifeste avec une glycémie supérieure à 2g/L pour une normale supérieure à 1,10. Il y a donc quand même eu (apparemment) révision du seuil a 1,26g/L (même si le 2g/L est toujours d'actualité). Bref, vivement le billet!
RépondreSupprimerSalut, je parlerai surtout de physiopathologie et pas vraiment des seuils diagnostiques. Ca fera l'objet d'un billet spécifique (où je parlerai aussi de "guérison" du diabète).
Supprimeron va se régaler !
RépondreSupprimerC'est ce que l'on appelle du Teaser non ?
RépondreSupprimerJe suis plus qu'impatient de te lire.
Sacré boulot en perspective !!!!