dimanche 8 juillet 2012

Thèse 13 : épilogue de la saison 1

Le soleil se lève paresseusement en ce matin de décembre. Il fait froid. Je me réveille dans le canapé de Milène avec une douce musique brésilienne à mes oreilles. Ça sent le sucre et le café chaud : elle m'attend avec un mille-feuille sur lequel elle a planté une unique bougie :
_ Joyeux anniversaire !
J'ai pris ma meilleure amie dans mes bras et lui déposa le plus tendre des baiser sur les cheveux.

"_ Bon alors ? quel est le programme ? demanda-t-elle.
_ D'abord café. Après, je vais courir, me doucher, manger, prier, (aimer?) et à 17h, direction la fac pour tout mettre en place. 18h début de la soutenance. Normalement, j'ai 15mn de présentation, 30mn de questions, une petite pause de délibération du jury, prononciation du Serment d'Hippocrate et pot de célébration. Ensuite, resto avec les amis proches et la famille. Après on va danser, ce soir, demain et après demain.
_ Ok. Est-ce que tu as besoin que je fasse quoi que ce soit ? moi je pars bosser je finis à 16h.
_ On peut se dire rendez-vous à 17h à la fac. J'aurai besoin de tes petits bras.
_ Ok, à tout à l'heure, partit-elle en souriant."
 
Il fait terriblement froid. Après plusieurs semaines sous les tropiques, j'ai quelques difficultés à me réhabituer. J'enfile un marcel, un Tshirt manches courtes, un autre manches longues, un pull-capuche à la taille, un gros pantalon de sport en coton épais, mes grosses godasses et c'est parti.

La musique est sur le mode "random". Je me laisse bercer par les humeurs de ma machine en espérant qu'il en sorte un Dieu. J'en aurai bien besoin pour la pièce (peut-être pas une tragédie grecque, faut pas exagérer non plus) qui se jouera ce soir.
Keath et Mick commencent par élancer mes pas. Je me laisse emporter par la musique, relâcher toute la pression, je glisse sur mes émotions à la même vitesse que je coure le long du fleuve. Petit à petit je m'effeuille, au fur et à mesure des kilomètres, j'enlève le premier Tshirt, puis le deuxième. Je suis animé d'une chaleur intérieure, comme si j'avais un réacteur nucléaire à la place du cœur.
9km en trois quarts d'heure, ça va, je n'ai pas trop été esquinté par mon ultra-trail.

Le reste de la journée est un peu passée comme sur un nuage, en flottement, s'assombrissant au fur et à mesure que le temps passait, du beau au passable, puis du maussade au couvert, jusqu'à ce que le tonnerre gronde.

Arrivé sur les lieux, la fatidique salle de thèse, je mets tout en place : l'ordi, la télécommande pour faire défiler les diapos, les bouteilles d'eau pour les membres du jury...J'avais un peu le sentiment de me nouer moi-même la corde autour du cou. J'ai répété ma présentation, que personne à part moi n'avait vu auparavant. Je récitais des phrases toutes prêtes. Ça tenait davantage du One Man Show (du Stand Alone pour être précis) que de la soutenance scientifique.

Je savais que le jury allait me pousser dans mes retranchements, m'interroger sur mes zones d'ombres, mes lacunes médicales. Alors j'ai anticipé et j'ai bossé. J'ai regardé mon manque de connaissances en face et je l'ai affronté. J'ai épluché tous mes livres, j'ai exploré internet et Pubmed en quête de réponses. J'ai lu une trentaine d'études en moins d'une semaine sur des sujets qui ont un lointain rapport avec mon sujet mais c'était nécessaire. Il n'y avait que comme ça que je me sentirais suffisamment assuré pour tenir tête à 3 Professeurs. Du coup, j'ai la tête pleine et trop de choses à dire.

Ouf, ma présentation passe mais en 17 minutes. Il va falloir articuler et parler vite. La pression monte de plus en plus. Je relativise en me disant qu'il y a un mois à peu près, j'étais dans les montagnes, au plus noir de la nuit, luttant contre mon propre corps et contre mon propre esprit pour les faire se mettre d'accord et continuer à avancer. A côté de ça, plus rien ne peut me faire peur.

Mes parents sont prêts, appareil photo dégainé. Mes cousins que j'aime entrent, puis les amis proches, puis mes co-internes...Je vois défiler devant moi toute ma vie personnelle, affective et professionnelle, toutes les personnes qui ont compté pour moi dans ma vie. 10, puis 20, puis 30 personnes. Au total, la salle est pleine à craquer, il faut même rajouter quelques sièges pour faire tenir les 40 personnes venues me voir boucler mon troisième cycle d'études médicales. J'ai l'impression d'être à mon mariage : je serre la main et tape la bise à tout le monde. Je leur montre où s'installer en leur disant que le président ne va pas tarder à arriver.

En parlant du loup...

Pr A entre avec Dr G sur ses talons. La poignée de main est virile, sèche, le regard glacial. Puis entre Pr D, au téléphone. Tout le monde s'assoit.

"_ Monsieur Zafran, entame Pr A, je vous rappelle que pour qu'une thèse soit soutenable, elle requiert la présence d'au moins 3 Professeurs de médecine. Sans cela, elle n'est pas valide. Je me verrai donc dans le regret de ...
_ Excusez-moi pour le retard, je sors du bloc !

Pr F s'inscrit dans le cadre de la porte.
_ C'est bien ici la thèse de Monsieur Zafran ?
_ Oui oui, entrez Professeur."

A ce moment, toute la salle se lève, Pr F va prendre sa place en bout de table. J'entends résonner dans ma tête une chanson héroïque : la soutenance peut commencer.

"Vous avez 20 minutes."

Le silence se fait. Je déroule mon texte et mes diapositives. Je remercie les concepteurs de logiciels d'avoir séparé les écrans d'affichage : un pour tout le monde, projeté sur le mur, avec uniquement les diapositives; et un autre avec mes notes, le chronomètre et le nombre de diapo restantes. Je pointe-laser les faits remarquables, les lacunes de la littérature scientifique sur le sujet, le fait que mon étude est une des 3 plus grandes du monde en effectif. Je présente mes résultats de manière dynamique, ce qui n'est pas possible sur le papier. J'essaye de tirer au maximum avantage des animations des diapositives, sans que ce soit tape à l’œil, ni ostentatoire.

"Je vous remercie."

15 minutes et 3 secondes au chrono. Applaudissements de toute la salle.

"La séance de questions peut commencer, je passe la parole au Dr G."

Pour les retardataires qui n'auraient pas suivi (cf ici), le Dr G est un médecin radiologue que le Pr A a recruté à la dernière minute. Pour quelle raison ? je ne sais pas. Probablement qu'il a voulu anticiper le fait que soit le Pr C, soit le Pr E seraient absents. Mais elle n'est pas professeur. Alors pour quoi ? pour gonfler le groupe ? peut-être. Dernière hypothèse : pour me démonter.

Je prends la bouteille d'eau placée au coin de ma table, avale une bonne gorgée et en la reposant, j'en renverse la moitié. Je m'écris "Putain de merde" et rattrape la bouteille avant qu'elle n'imbibe mon ordi, in extremis. Une fois que la catastrophe est passée, je me rends compte que j'ai prononcé tout haut mon interjection. Ça commence fort.

"_ J'ai lu votre thèse avec attention et ...
Il y avait une dizaine de post-it qui dépassaient de mon exemplaire de thèse. Il avait fallu que je lui envoie par email et que je lui envoie dans son service en catastrophe. Je suppose que pour chaque marque-page, il y avait un commentaire.
_ ... tout d'abord merci pour m'avoir choisi comme membre de Jury ...
Je n'ai rien choisit du tout, tu m'as été imposée et tu le sais très bien. 
_ ... J'ai trouvé votre travail très intéressant mais j'ai quelque questions : pourquoi n'avez vous pas parlé de ... et de ... ou encore de ... ? ça aurait été intéressant d'en parler pourtant.
Je fusille Pr A du regard, qui a les yeux plongés dans son exemplaire de ma thèse (aucun post-it d'ailleurs) : les questions qu'elle me pose portent précisément et chirurgicalement sur les parties qui ont été amputées par Pr A lui-même. Comment pourrait-elle être au courant sans qu'il ne l'ait informée ? c'est sûr, elle est là uniquement pour me descendre.
_ Et bien d'abord parce que je me suis attelé dans mon travail à ne répondre qu'à une seule question. Mon recueil de données a été conséquent en effet et de nombreuses questions pourraient y trouver réponse mais j'ai voulu me concentrer sur l'aspect le plus important, à savoir trouver le meilleur élément diagnostique. Le reste pourra faire l'objet de publications ultérieures."

Je ne pouvais décemment pas répondre la vérité entière. C'était Pr A qui m'avait dit de me centrer uniquement sur les critères diagnostiques, à juste titre. Mais il avait aussi déclaré que tout le reste n'avait aucune importance. Elle a continué à me cuisiner pendant quelques minutes, sans résultats. Aucune de ses questions ne portaient sur ma thèse actuelle, uniquement sur ce qui aurait pu être inclus dans mon travail. Je n'avais donc pas grand chose à lui répondre. J'ai juste ressorti les résultats des études précédentes sur le sujet, que je connaissais presque par cœur à force de les ressasser.

"_ Merci Dr G. Je passe le relais au Pr D.
Si Dr G était là pour m'enfoncer (sans succès), quel rôle doit jouer Pr D ? je sais que A et D sont potes. Si G est le point négatif, D est-il le point positif ? en somme, si G est le mauvais flic, est-ce que Pr D est le bon flic, sensé m'arracher des aveux d'incompétence ?
_ Merci Pr A. Tout d'abord je voulais vous féliciter sur la somme de travail que vous avez du effectuer avec l'aide des statisticiens du service de Pr A...
Connard ! tu sais très bien qu'il n'y en avait pas, j'ai tout fait tout seul.
_ ... je voulais savoir : pour tel groupe, vous faites ressortir une différence significative. Mais c'était avec quel test ? comment avez-vous fait ? un chi 2 ? un test de Student ? un test de Fish ?
_ Dans certains cas, j'ai utilisé le chi 2, dans d'autres, j'ai regardé la variance, et en fonction de la variation, soit le test de Student, soit celui de Fish. Mais j'ai expliqué tout ça dans la partie "Matériel et Méthode" page 35.
_ ... ah oui, excusez-moi en effet. Et un Bland-Altman ? vous auriez du faire un Bland-Altman !
_ Je l'ai fait.
_ Ah ! vous l'avez avec vous ?
_ Non
_ Quel dommage, dit-il en même temps que s'affiche un sourire sur le visage de Pr A. Donc, les résultats sont significatifs. Ok. Mais ça va à l'encontre de ce que dit la littérature sur le sujet, vous en avez conscience ?
_ Oui, pleinement conscience.
_ Pourtant, vous ne faites que l'aborder dans la thèse, c'est dommage, c'est extrêmement intéressant !
_ Même réponse que pour le Dr G avec qui nous avons fait le point sur les données de la littérature. Les effectifs des précédentes études sont biaisés par différents facteurs. Dans cette étude, il y a encore quelque biais mais, nous l'espérons, moins que dans les données de la littérature. C'est probablement cela qui explique les différences.
_ Et vous n'êtes pas curieux ? vous n'avez pas recalculé ce que ces études montraient ?
_ Si si mais je ne l'ai pas mis dans ma thèse. Vous voulez voir les résultats ?
_ ... euh...quoi...euh...maintenant ?
_ Oui bien sûr, quel meilleur moment ?
_ Euh...allez-y."

Je sors de mon ordi un graphique que j'avais fait pendant la préparation de ma soutenance, dans l'éventualité, faible, qu'ils me posent des questions dans les coins, hors propos. Pas de bol pour eux. Le graphique s'affiche, je pointe-laser les différences avec la littérature, l'effectif important chez moi, comparé avec les autres, en mettant bien l'accent sur les petits astérisques que j'ai mis, histoire de bien montrer que chez moi, c'est significatif.

Pr D est décontenancé. Il ne répond rien et passe la parole. Pr A fait franchement la gueule.

"Je passe le témoin au Pr F."

C'est l'inconnu, tant pour Pr A que pour moi. Je ne sais pas du tout le type de questions qu'il va me poser, ni si elles me mettront en difficulté ou pas. C'est peut-être le tournant du match. Il a devant lui son exemplaire de thèse, sans post-it, sans marque-page, rien. J'ai peur.

"_ Merci Pr A. Laissez-moi juste le temps de ressortir mes notes.
Pendant ma soutenance, il avait inscrit quelques mots sur un feuille de papier. Et là, il sort de son sac 2 ou 3 pages noircies de notes. J'ai encore plus peur.
_ Alors tout d'abord je vous félicite pour l'exhaustivité de votre travail et je dois dire que c'est très plaisant à lire. Parce que d'habitude, il faut l'admettre, une thèse, c'est chiant à lire.
Rires généraux dans toute la salle, sauf le jury.
_ Franchement, votre domaine, je n'en suis pas expert, mais la cancéro, ça, je maîtrise. Et là, vous pondez un test diagnostique très pertinent et très utile dans la pratique de tous les jours. Je vous remercie en tant que praticien et aussi au nom des patients.
_ Euh...merci Professeur.
_ Mais ça aurait été intéressant d'aller plus loin. Vous n'avez pas cherché à associer d'autres critères diagnostiques ?
_ Si, mais ils sont corrélés. C'est comme si on utilisait le poids et l'IMC comme 2 critères indépendants alors que l'IMC est corrélé au poids. Vous me suivez ?
_ Oui oui très bien. Mais pourtant ça a déjà été fait dans d'autres études.
_ Oui mais elles avaient des effectifs trop petit pour montrer une corrélation. C'est pour ça. Dans mon étude, j'ai montré que ça ne servait à rien. Ça n'occupe que 2 lignes dans le texte mais j'en parle.
_ Oui j'ai lu, page 65. C'est dommage ! c'est ça qui est intéressant, et c'est ça qu'il faudrait publier.
_ Euh...Merci Professeur.
J'ai les larmes aux yeux. Il vient de souligner en 3 phrases tout le mal que j'ai eu à convaincre Pr A de garder des données intéressantes dans ma thèse. Et sans le dire ouvertement, il vient d'envoyer un taquet à Pr A et ça ! ça me fait plaisir.

"_ Merci Pr F mais l'heure avance et je vais reprendre la parole pour terminer la séance de questions.
Pr F me fait un clin d’œil. Rien que ça, suffit à me donner toute la force nécessaire pour affronter l'hydre à 3 têtes. Je lui en ai tranché déjà 2...
_ Je voulais revenir sur la pertinence du choix des patients considérés comme bénins...
AH NON !!! ce salopard m'a fait changer 5 fois les critères de bénignités et il veut en parler encore ! c'est comme s'il remettait en question son propre jugement en me faisant porter la faute à moi ! c'est dégueulasse !
_ Oui, nous les avons considérés comme bénins parce que nous les avons suivis pendant 3 ans en moyenne.
_ Oui mais sur quels critères vous basez-vous pour dire qu'ils sont bénins, même après 3 ans de suivi. Les recommandations internationales ?
Connard ! c'est toi même qui a dit qu'on ne les prendrait pas comme critère, sans me donner la raison. En plus, c'est toi même qui les a pondues ces recommandations nationales.
_ Non. Mais je viens de le dire aux précédents membres de jury : les études sur lesquelles se basent les sociétés savantes pour donner les recommandations internationales sont biaisées et avec des effectifs trop petits. Tout l'essentiel de mon travail a été de remettre en question ces études et donc les recommandations internationales.
Hop ! petite esquive.
_ Dans ce cas, vous auriez du le dire et ...
_ C'est fait, dans la conclusion page 75.
_ ... Ah. Mais ce n'est pas le tout de l'affirmer, il aurait fallu sortir des statistiques irréprochables avec un tableau pour présenter les résultats. Là, vous auriez justifié vos dire. Sinon, ce sont juste des paroles en l'air et ce n'est plus de la science.
_ Mais c'est ce que j'ai fait : j'ai présenté mes résultats dans l'annexe, page 83.
_ ... Ah oui."
Pr A est devenu livide l'espace d'un instant, il a pincé les lèvres et continué à m'asséner des questions comme un fusil mitrailleur. Je répondais du tac au tac, point par point, avec études à l'appui, statistiques avec petit p inférieur à 0,0001% et graphiques tout beaux.  

Au total, j'ai eu droit à presque 1h30 de questions. Le public n'en pouvait plus. Surtout tous ceux qui ne sont pas dans le domaine médical pour qui le débat n'était pas intéressant. Le jury est sorti pour délibérer. Je me sentais comme Rocky, aveugle, entendant retentir la clochette et attendant le verdict des arbitres en appelant Adrienne. Et là, qui vois-je ?

"_ Emilie ?
_ Salut Georges, je suis venu te voir.
_ Mais comment tu as su ?
_ Je suis interne d'anesthésie je te rappelle et j'étais au bloc où opérait Pr F. Il a dit qu'il devait partir pour aller à une thèse, quelqu'un a demandé qui, j'ai entendu ton nom et je suis venue.
_ Merci beaucoup ! ça me fait très plaisir.
_ Je n'aurais raté ça pour rien au monde."

Je discute avec ma famille, mes amis (Milène et Parvati surtout), mes co-internes (Pilar et Micheline évidemment) et tous mes amis d'enfance. Je suis assailli de questions (encore) : alors ? tu tiens le coup ? ils ne t'ont pas fait de cadeau, dis donc ! ça se passe toujours comme ça une thèse ?
C'est un peu comme si j'avais les commentaires d'après match en direct. 

Pr A sort de la salle, nous intime de rentrer. Personne ne s'assoit.

"Monsieur Georges Zafran, levez-vous s'il vous plait."
Un ange passe : je suis déjà debout.

"Mrglrm. Monsieur Zafran, le jury réunit aujourd'hui vous accorde le titre de Docteur en médecine avec la mention Très honorable. Nous reconnaissons en vous les qualités nécessaire à l'exercice de la médecine telles que l’opiniâtreté et la rigueur. Méfiez-vous cependant de toujours garder une certaine humilité dans votre pratique, face à vos patients et vos confrères."

Dans la bouche de tout autre personne, j'aurais pris ces compliments et mises en gardes très volontiers et chaleureusement. Venant de lui, je n'étais pas sûr s'il voulait dire "acharnement, obstination et manque de soumission".

J'ai levé la main droite et dis : "En présence des Maîtres de cette école, de mes chers condisciples et devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.
Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe. Ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j’ai reçue de leur père.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque."

La foudre ne s'est finalement pas abattue sur moi mais j'ai entendu un tonnerre d'applaudissements. Je m'en souviendrai toute ma vie.

C'était une période de transition comme je les aime, la fin d'une certaine époque, de ces 12 années de fac (1 redoublement, 6 ans d'études, 4 ans d'internat de spécialité et une année sabbatique) et le début d'autre chose. Quoi ? je ne le savais pas encore, mais vous, vous le saurez bientôt.

Prochainement, la saison 2 des aventures de Georges Zafran