mardi 13 décembre 2011

C'est pas comme ça comment qu'est-ce qui faut dire ?

C'est de notre faute à nous les médecins, d'être toujours pressé et de ne pas prendre le temps d'expliquer, de faire bien attention que le patient ait bien compris avant de le lâcher dans la nature pour qu'il aille raconter des énormités à tout le monde. C'est vrai, on devrait faire beaucoup plus attention. Mais quand même, de temps en temps, c'est très drôle.

La suite est véridique, vraiment entendue, aucune invention de ma part :

Je reviens de cardiologie où j'ai fait un infractus (classique) et où ils m'ont posé 2 steaks (plus original).

Ah non ! ma cousine, elle a eu une sclérose en plâtre et on lui a donné des torticoïdes alors j'en veux pas.

_ Et sinon, il y a de l'épilepsie dans votre famille ?
_ Oui, il y a ma tante qui avait de l'épilepsie et lui donnait du pain complet.
_ Du pain complet ? c'est original comme médicament. (Alors je fouille dans le grand livre rouge à "épilepsie"... C'était pas plutôt du "Pentothal" ?
_ Ah si !

_ Quand je suis constipé, mon Docteur il me donne des suppositoires de Paracétamol. C'est bien pour donner des selles molles ?
_ Ça dépend, ça marche ?
_ Ah oui ! très bien !

_ Vous voyez Docteur, à chaque fois que je m'endors sur mon bras, après, quand je me réveille, il est tout ankulosé.



Bon après, je dis ça, mais nous, médecins, nous aussi on dit beaucoup de conneries :

_ Et sinon l'infirmière, elle vous fait la piqure d'insuline où ? (sous-entendu dans la cuisse, dans le ventre, dans le bras...)
_ Bah Docteur, à la maison.
(Oui bien sûr, pourquoi je demande ?)

_ Je viens vous voir parce que j'ai une maladie de Berger.
_ D'accord, mais vous n'avez pas de problème d'insomnie ?
_ Non, pas que je sache. Pourquoi ?
_ Parce que vous auriez pu compter les moutons.
_ ...
_ ...
_ C'est nul.

_ Quand je suis constipé mon docteur il me donnes des suppositoires à la nitroglycérine.
_ Wow ! vous devez péter le feu avec ça ?
_ Quoi ?
_ Non rien. Combien vous en prenez ?

Après, il arrive souvent qu'on arrive mutuellement à se comprendre, à faire un vrai travail, du bon travail, à prendre le temps d'être sûr que moi je comprend bien ce que le patient me dit et je vérifie que le patient comprenne bien ce que je lui dit. Mais comme c'est moins drôle, je ne m'en souviens pas.

1 commentaire:

  1. Souvenir de mon externat : j'accompagnais un patient ayant eu une arthrodèse lombaire pour une IRM. Le radiologue me demande : "Et sinon il a été opéré à quel étage ?". Moi : "Ben, au rez-de-chaussée"... ><

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