lundi 10 septembre 2018

La lionne

Fenouil me présente avec fierté son nouveau fief.

"_ Tu te rappelles ? la dernière fois qu'on s'était vus ?
_ Oui, je me rappelle bien.
_ Je t'avais dis que mon boulot ne me plaisait pas et que je voulais changer d'horizon. Je suis tombé par hasard sur une annonce : recherche vétérinaire, avec expérience bovine, pour gérer une épidémie sur un cheptel de buffles en Afrique. Je me suis dit, je connais les vaches, ce boulot est fait pour moi. Et en effet, c'est passionnant, je soigne des super vaches de presque 1 tonne, je contrôle leur épidémie de mouches et c'est super ! Tu savais que le problème, c'est l'homme ?
_ Comme souvent, non ?
_ Oui, mais là, ils ont pulvérisé des insecticides pour éliminer les moustiques dans les zones urbaines, ça s'est répandu à la campagne évidemment, décimé les moustiques alors forcément, les mouches piqueuses ont pris leur place. Du coup, les buffles se font piquer, ça les rend agressifs et ça diminue le tourisme. Ca fait donc moins d'argent pour sauver les espèces menacées. Tout est lié !
_ C'est vrai que ça a l'air passionnant !
_ Du coup, tu sais ce que j'ai proposé ? réintroduire des moustiques ! et ça marche !
_ Bravo, je suis fier de toi.
_ Et puis il n'y a pas que ça ! entre deux observations, je m'occupe aussi des autres animaux malades, les éléphants, les lions, les zèbres...je suis hyper contente. L'autre jour par exemple...

Je la regardais, enflammée, marchant d'un pas vif et sûr sous un soleil de plomb, déambulant au milieu de la clinique, heureuse de sa nouvelle vie, ou heureuse de me revoir, ou bien les deux, je ne sais pas. Mais c'était si bon de la voir rayonnante, crinière au vent. Elle me fait entrer dans un bâtiment à l'écart et dans le couloir d'entrée, il y a une baie vitrée, épaisse, sur ma gauche. Derrière la glace, je vois une lionne à moitié endormie, avec un bandage autour du cou et une collerette de la honte, comme le chien de "La Haut".

Elle m'observe, le regard intense, happant toutes mes émotions. Moi, je ne vois rien, à part les 3 lionceaux dans la cage. J'ai 4 ans, je redeviens enfant.
"_ Oh regarde ! des bébés lions ! ils sont trop mignons !
_ Tu veux les caresser ?
_ Non, sans déconner, je peux ?
_ Bien sûr ! j'ai opéré leur mère ce matin, je t'ai dis tout à l'heure. Elle va encore dormir jusqu'en fin de journée. Je t'attendais pour leur donner le biberon.
_ Oh c'est hyper adorable ! Merci !"

Nous rentrons dans la cage, et mes testicules dans mon abdomen, avec la lionne ensuquée à moins de 2 mètres de nous. Elle attrape un lionceau, me le pose délicatement dans les bras et en attrape deux autres.
Nous changeons de pièce, un genre de nurserie, où son aide avait déjà préparé 3 biberons. Elle tend un lionceau qui se réveille doucement de la sieste à son aide et, chacun le sien, nous donnons le biberon à nos bébés poilus.
Le miens baille et empoigne son repas entre ses grosses pattes déjà bien griffues et je jubile. J'en ai les larmes aux yeux.

"_ Fais gaffe, hier, il y en a un qui m'a mordu un sein.
_ Oh merde, ça doit faire mal.
_ Un peu oui. J'ai dû mettre ma main dans sa gueule pour qu'il me lâche. Mais ça va, pas besoin de ponts de suture.
_ Mais comment...tout ça...toi...les bébés lions...
_ En fait, comme je t'ai dis, on a trouvé la lionne l'autre soir près de la frontière du parc. Des braconniers l'avaient endormie et voulaient l'emporter avec eux. Ils avaient attaché une corde autour de son cou et tiraient comme des brutes. Elle était enceinte et ils voulaient vendre les lionceaux. La patrouille de nuit les a vu, ils ont fui et m'ont rapporté la lionne. Je l'ai accouchée dans la nuit, opérée en suivant et j'ai refait le pansement ce matin. C'est pour ça qu'elle est endormie.
_ Oui, je comprends que tu kiffe ton job. C'est génial !
_ Oui c'est vrai, je suis bien plus heureuse qu'avant."

Au bout d'un moment, après de multiples papouilles dans ses petites peluches vivantes, il a bien fallu les déposer avant que la mère ne se réveille. Nous sommes sortis de la clinique, elle a pris le volant d'une Jeep et nous avons poursuivi notre route vers son gite.

Sur la route, je voyais sa chevelure blonde virevolter dans les airs, une crinière de lionne en liberté, heureuse d'être ce qu'elle est, enfin autonome, maîtresse de son destin. C'est beau à voir. Cette image m'a ramené à un autre tableau. Dans l'appartement d'Emilie, il y avait plusieurs toiles, dont une, "La lionne" de Gericault. J'aime la peinture, depuis longtemps. Depuis que j'ai vu "la Pie" de Monet, depuis que j'ai été subjugué de voir qu'avec peu de couleurs, le peintre arrive à retranscrire le froid, la nature, la liberté...comme si on les regardait à travers la fenêtre, bien au chaud au coin du feu. C'est un tableau qui me donne chaud et me donne envie de me blottir confortablement avec un thé.

Emilie avait "La Lionne" dans son petit salon.
"_ Tu vois ce regard intense et profond ? tu peux lire la détermination dans ses yeux, ce petit côté qui prévient que si tu marches sur son territoire elle te bouffe. J'aime ce tableau. Il me rappelle comment je dois me comporter dans un milieu aussi rude que l'hôpital."
Je connaissais ce tableau avant, mais le voir à travers les yeux d'Emilie m'en a donné une toute nouvelle dimension, davantage de profondeur.

Perdu dans mes pensées, je n'ai pas remarqué que nous étions presque arrivés. J'ai juste eu le temps de voir le soleil couchant rougeoyer, se reflétant dans un petit lac en contrebas où s'abreuvaient les gnous. Le crépuscule embrasait sa crinière et donnait un éclat de braise à ses joues.

Nous sommes rentrés dans son lodge, en terre, bois et paille. Pas de clim mais un ventilateur géant au plafond de l'unique pièce. La déco était...comment dire...pittoresque. Probablement faite pour ne pas dérouter les fantasmes du touriste. De fausses peaux de zèbres aux murs, de vrais tapis de paille tressée au sol, du bois, encore du bois, des draps marrons et un couvre-lit léopard en nylon.

J'ai posé mes bagages, elle a déposé ses clés, posé ses poings sur les hanches, m'a regardé avidement.
"_ Je ne serais pas contre une douche. Et toi ?
_ C'est pas de refus."

Nous nous sommes déshabillés l'un en face de l'autre, lentement, ne nous lâchant pas du regard une seconde, même au risque de tomber en s'emmêlant dans mon pantalon. Puis direction la salle de bain. Elle est rentrée la première, a agrippé le pommeau et m'a aspergé d'eau froide. S'en est suivie une petite bataille d'eau froide, juste le temps que l'eau tiédisse puis on ne laisse qu'un filet, quelques gouttes, une petite pluie.
J'ai attrapé le carré de savon de Marseille et j'ai délicatement commencé à le frotter contre ses épaules, descendant progressivement vers son dos, je passe vers l'avant, sur son nombril et elle me l'attrape des mains, le frotte jusqu'à ce que ça mousse bien. Pendant ce temps, je caresse le creux de ses reins de la main gauche, ma main droite monte, passe l'épaule, redescend, attrape le sein droit, le fais mousser, doucement, passant délicatement le téton entre mes phalanges, sans serrer, juste ce qu'il faut de pression.
Elle, de ses mains glissantes, m'attrape les fesses, les plaque contre elle, apprécie leur rotondité (la course, faut bien que ça serve à quelque chose). Moi, ma main gauche passe sur sa hanche gauche, ma droite sur la hanche droite, je continue de faire mousser, de l'intérieur des cuisses jusqu'à la base des seins. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle tourne la tête, seulement la tête, pour m'embrasser, gardant son dos plaqué contre mon ventre. Sa main droite me caresse la joue tandis que sa main gauche empoigne ma virilité, fermement, juste ce qu'il faut.
J'en profite pour savonner sa cuisse droite, qui s'ouvre comme on tourne la page d'un livre, m'offrant son intimité. Mais je n'y vais pas. J'attrape son genou pour le lever vers moi, je passe ma main sur l'intérieur des cuisses jusqu'à la naissance de la jambe et ... je remonte vers le nombril, le sein.

Ce revirement de direction l'a fait me serrer plus fort, commençant des va et vient, frottant mon gland contre sa fesse gauche. Ce changement d'intensité m'a fait raffermir ma prise sur sa cuisse, serrant fort la chair contre moi, l'ouvrant davantage (elle est souple !). Je rince ma main sur le filet d'eau s'égouttant du pommeau et je commence à passer mes doigts juste à la surface de sa petite toison coupée court. Je la sens se cambrer. Elle doit apprécier.

Je fais faire des petits pas avec mes doigts, descendant du nombril vers sa toison, tout doucement, l'index marchant doucement sur son ventre, puis le majeur, puis l'index, pour finalement poser délicatement mon majeur sur son clitoris, je fais de petits ronds, avec mon index et mon majeur, j'étreins les petites lèvres, les capturant entre mes phalanges, puis je remonte, je redescends, je remonte...enfin vous voyez. Elle pendant ce temps, elle s'active sur moi, me serre fort mais point trop n'en faut, capture la naissance de mon gland entre son pouce et son index et joue avec.
De mon côté, mon majeur s'aventure plus impudiquement pour se diriger vers un endroit plus moite encore que l'eau qui nous enlace. En le courbant comme un crochet, j'effleure un endroit cartographié par le Dr Graffenberg, enflé, sensible, pulsant.

Elle se retourne, me regarde droit dans les yeux, m'embrasse le torse, puis le nombril, toujours en me fixant. Elle n'a toujours pas lâché mon membre de la main et maintenant, elle l'embrasse à son tour, toujours en me sondant de ses yeux bleus. Puis sa langue passe délicatement sur mon frein, c'est doux, c'est bon, ses lèvres déposent un baiser délicat sur la pointe du gland, en fait le tour avec sa langue et elle l'engage dans sa bouche jusqu'à sa main. Mon sexe repose sur sa langue qu'il caresse doucement avant de remonter et recommencer. Elle ferme les yeux. Je lève les miens au ciel et gémis. C'est bon.

Subitement, elle arrête son étreinte, un petit sourire malicieux au coin des lèvres en m'annonçant : "On va manger ? j'ai faim."

Il me faut un moment pour revenir à moi. Je ne me rappelle même pas ce qu'on a mangé. En vrai, je suis un peu perdu : j'ai une femme magnifique à ma table, elle est heureuse, pleine de vie et je repense au mois qui s'est écoulé.

Depuis mon séjour chez Emilie, depuis que je lui ai remonté le moral, on s'est écrit, beaucoup, fréquemment, presque tous les jours. Ca a commencé de façon anodine...

"_ J'espère que tu vas mieux depuis mon séjour chez toi. Je voulais te dire que tu comptes beaucoup pour moi et que ça me fait de la peine de te voir triste. Alors, pour te remonter le moral, voici une chanson. "

Peu de temps après, elle me répondit :
"Oh c'est trop chou ! merci de me remonter le moral. Je n'ai pas d'ami comme toi."

J'ai répondu : "You're my best friend"

Alors elle a répondu : "Si tu me lances sur les classiques alors ...voilà, prends ça ! Battle de chansons !"

Du coup, forcément, j'ai répondu "La guerre est ouverte ! Wouhou ! Tu sais, j'ai passé un jour parfait avec toi et j'aimerais que tu sois là."

Elle a renvoyé : "Tu me fais chialer, sincèrement. J'ai tant besoin de toi."

Forcément, j'ai renvoyé : "Je n'arrête pas de penser à toi."

Evidemment, la réponse a été : "Je te veux, près de moi."

J'ai noté la virgule, je me suis enflammé. Du coup, obligatoirement, ma réponse a été : "Il n'y a pas de montagne assez grande pour me séparer de toi".

Elle répondit : "Il y a tellement de choses que j'aimerais faire si tu étais là avec moi. Je ne saurais faire de liste. Heureusement, il y en a d'autres qui l'ont fait pour moi."

Bon, on est d'accord. C'est une chanson d'amour. Genre, elle n'ose pas me le dire, mais elle éprouve des sentiments pour moi, là c'est clair. Sans équivoque.

Du coup, par voie de conséquence : "Bouge pas, je cours vers toi." J'avoue, j'ai un peu hésité à lui envoyer ça, mais bon...

Cordialement, elle répondis : "Ouh, tu envoies du lourd niveau kitsch. Supporteras-tu ça ?"

J'ai failli en tomber de ma chaise. Non seulement elle m'envoie du gros pâté de bouse intergalactique, mais en plus, elle m'avoue à demi-mot qu'elle sait que je l'aime en secret. C'est énorme !!! Alors j'ai essayé de calmer le jeu parce que bon, à distance, ça ne sert à rien de s'enflammer les sous-vêtement par chanson interposée.

"Ne t'inquiètes pas, on trouvera l'amour, tous les deux, faut juste être un peu patient. "

Et là, je n'ai pas compris : "Désolé, je ne supporte pas le disco."

Oh la vache, la douche froide. Mais comment faut-il que je le comprenne ? est-ce qu'elle me dit qu'elle, en retour, ne m'aime pas ? et que veulent dire toutes ces chansons avec du "Je te veux" par ci et du "j'ai besoin de toi" par là ? ou alors a-t-elle des goûts musicaux absolument intransigeants ? moi j'aime bien écouter de la merde de temps en temps. Sommes-nous compatibles musicalement, c'est important pour moi. Et puis le disco, c'est pas tant de la merde que ça !
Du coup, je fais quoi ? je pense quoi ? je ressens quoi ? Ca m'obsède.

J'ai laissé un peu d'eau couler sous les ponts et je suis revenu en catimini, toujours par email :

"Alors ? comment ça va ?

"Beaucoup mieux, en grande partie grâce à toi. Je ne sais pas comment je pourrai un jour te remercier."

"Va mieux, déjà, ça sera bien."

"Merci, ça me touche beaucoup. Tu sais, je pense que mon coeur est guéri et que je suis prête à rencontrer quelqu'un."

Je crois que c'est cette phrase qui m'a marqué. La dernière fois qu'on s'était vu, elle m'avait dit que quand son coeur irait mieux, elle aimerait tomber amoureuse de quelqu'un comme moi. Forcément, ça me va droit au coeur, et j'aimerais être le chanceux qui pourra entrer dans son coeur.

Et là, j'ai la petite voix de Lola qui me glisse : "Tu es sûr que ce n'est pas plutôt dans sa culotte que tu veux entrer ?". J'ai gloussé comme un petit dindon.

"_ Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ? me demande Fenouil avec un éclat de malice au coin de l'oeil.
Mince alors, ça fait au moins un quart d'heure que j'ai perdu le fil de la conversation.
_ C'est toi ! je suis tellement heureux pour toi, ta vie a complètement changé, tu es épanouie, tu aimes ce que tu fais, c'est beau. Alors je ris parce ça me réjouis. Hop là, pas vu, pas pris. 
_ Oui c'est vrai. Tu peux aussi me dire qu'avec le voyage et le décalage horaire tu es un peu fatigué.
_ C'est pas faux.
_ Alors retournons dans la chambre, d'accord ?"

En introduisant sa clé dans la serrure de la chambre, je commence à passer ma main droite sur son épaule, elle soupire de plaisir, tend la tête vers le haut, ferme les yeux. Je glisse ma main gauche sur son cou, d'abord juste au dessus du sternum puis je remonte vers son menton et l'oblige délicatement à tourner sa tête vers moi, je passe mon menton rêche dans ses cheveux, respire son parfum un peu musqué et je l'embrasse sur la bouche, langoureusement, chaleureusement.

Elle ouvre la porte de sa chambre, sans casser mon baiser, nos lèvres restent collées, elle se retourne et me saisit par le col, m'entraîne vers elle. Tout en m'embrassant, elle attrape ses grosses chaussures de brousse et ses socquettes et les envoie valdinguer de ci de là. Puis elle arrache littéralement ma chemise, un ou deux boutons volent à travers la pièce. Je fais de même avec sa chemise, des bouton-pressions, c'est plus pratique. J'en profite pour enlever mes chaussures d'un coup d'orteil bien placé sur les talons. Tout ça, sans me casser la gueule. Je passe mes mains sur sa peau douce, juste au dessus de la taille, fais glisser sa chemise en caressant ses épaules et je redescends vers son soutien-gorge. Il se dégrafe en un claquement de doigts, je n'ai jamais été aussi dextre.

Elle enlève frénétiquement les boutons de mon pantalon (je n'aime pas les fermetures éclairs). Et alors, je ne sais pas pourquoi mais j'ai commencé à lui demander, toujours en l'embrassant :
"_ Est-ce que ... tu sais... pourquoi ... il y a ... écrit ... Y ...KK... sur ...les ... braguettes ?
_ ...Rien ... à... foutre !"
Et, de rage, descend tout mon pantalon sans défaire plus que les deux premiers boutons.

Elle s'allonge sur le couvre lit en faux léopard, je l'attrape par la taille, embrasse son nombril, puis un peu en dessous et encore en dessous, tout en retirant tout doucement son pantalon, histoire de l'enrager. Ca fonctionne. Ses yeux s'embrasent, elle se mord la lèvre et rugissant. Je récidive avec sa culotte, elle halète. J'embrasse son triangle de Scarpa (pour les anatomistes), je la sens pulser sous mes lèvres, de plus en plus vite, de plus en plus fort.

Une fois les sous-vêtements évincés, j'embrasse son mont de Venus, je descends vers la jonction des grandes lèvres puis celle des petites, et je laisse dépasser un tout petit bout de langue, juste à peine, et je commence à laper, comme un petit chat, le petit bouton que je sens poindre sous ma légère pression. Je vois naître une petite oasis d'humidité au milieu de cette savane, je viens m'y abreuver. C'est le genre de source où plus on y pose les lèvres et plus elle abonde. Une sorte de corne d'abondance qui remercie la générosité de son buveur.

Je n'ai jamais compris les égoïstes qui pensent uniquement à leur propre plaisir. Le summum de l'hédonisme c'est au contraire de donner la priorité à la jouissance de son ou sa partenaire.

Enfin bon, plus prosaïquement, j'adore le cunnilingus. Sentir vibrer le corps de ma partenaire simplement via ma bouche et éventuellement ma main, ce n'est pas de la soumission, c'est un pouvoir immense ! Et à grand pouvoir, grandes responsabilités. Ne devrais-je pas être honnête avec elle ?

"_ Mmm, c'est bon ce que tu me fais.
_ Merci, j'aime te le faire tu sais.
_ Oui mais tout le monde ne le fais, je te le garantis.
_ Ah mais je réserve ça aux personnes qui comptent vraiment pour moi, celles pour qui j'ai des sentiments forts.
_ Ah ? tu es amoureux ? dit-elle en me lançant un clin d'oeil.
_ C'est encore un peu tôt pour se prononcer, tu ne crois pas ? Ca fait quoi, 6 mois qu'on se connaît ? et on n'a passé que 2 weekends ensemble.
_ C'est vrai. Tu as largement eu le temps de rencontrer d'autres personnes.
_ Oui, c'est vrai, mais non.
_ Ah bon, ça fait 6 mois que tu n'as couché avec personne ?
_ Absolument, dis-je en retournant entre ses cuisses.
Elle halète mais ne perd pas sa concentration.
_ Si je comprends...bien...tu n'as couché avec ... personne mais ... tu as rencontré ... d'autres personnes.
_ Si c'est important ... de savoir ça ?
_ Non non juste ... je suis curieuse. Ca serait con que ... depuis le temps ... tu sois tombé ... amoureux d'une autre.
_ Ah ah ah.

Je ne sais pas, je n'ai pas du faire exprès, mais il devait y avoir un soupçon de doute ou d'hésitation dans ma voix et ça n'a pas échappé à cette clinicienne hors pair.

_ Non, sans déconner, regarde moi.
Elle m'attrape par les cheveux et me foudroie du regard. Elle repose la question :
_ Dis moi la vérité. Est-ce que tu es amoureux d'une autre ?

Ces secondes en suspend sont horribles. Pas que pour moi, j'en ai conscience. Je dois me triturer la tête dans tous les sens. Si je lui dis la vérité, ça va juste lui faire terriblement mal. Si je mens, elle le saura. Mais bon, si je mens vraiment avec conviction, il y aura peut-être moyen que ... Non mais c'est horrible de penser comme ça !!! Georges ! enfin ! tu n'as pas honte ! Négocier avec la vérité juste pour baiser !!!
Mais la vérité, quelle est-elle ? En ce moment, je suis perdu. J'ai probablement Emilie qui est amoureuse de moi sans me l'avouer directement. Son coeur guéri m'attend peut-être et je la connais depuis beaucoup plus longtemps que Fenouil. J'ai passé tellement plus de moment avec elle et tellement bons. Avec Fenouil, c'est seulement la deuxième fois qu'on se voit, ça se présente bien mais suis-je prêt à sauter le pas ? que dis-je ? à faire le bond de géant de se lancer vers l'inconnu dans une relation à distance.
Et puis c'est la soeur de Milène, ma meilleure amie. Si je lui fais une crasse, je perds à la fois une petite amie et une amie très chère ! Suis-je prêt à ça si je dévoile que ... que quoi au juste ? que j'ai peut-être quelqu'un qui m'attends ailleurs ? Ce n'est pas ça la question. Est-ce que je suis réellement amoureux d'Emilie ?
Toutes ces réflexions en un quart de seconde dans ma tête et mon coeur.

_ REPONDS !

Ah mince, ça devait faire plus qu'un quart de secondes.

_ Est-ce que tu es amoureux d'une autre ? oui ou non ?

Je tremble de tout mon corps. La réponse que je vais donner va déterminer le déroulement des 6 prochains mois, je le pressens. Je fais quoi ? quelle direction je veux faire prendre à ma vie ?

_ Oui ou non !

Allez, on respire, c'est comme un sparadrap à retirer.

_ Oui."



To be continued... 








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