Bonjour à tous
Je m'appelle Georges, j'ai quasiment fini mes études de médecine spécialisée et j'ai beaucoup (mais alors BEAUCOUP) de choses à raconter, des drôles comme des pas franchement de quoi rire. Mais comme je suis d'un caractère optimiste, je vais d'abord parler de ce qui m'a fait rire. Ou au moins sourire. Au bout de 13 ans d'inscription à la fac, d'affilée, oui, je pense en avoir des choses à raconter.
Médecin, ce n'est vraiment pas une formation facile et il serait tentant de mettre sa vie sentimentale de côté (en fait, non, c'est pas tentant du tout) pour se concentrer sur ses études. Et puis, brutalement, en 4° année, je me suis demandé : "Mais au fait, qu'est-ce que je fous là ?".
J'ai donc passé une année à me pencher sur moi plutôt que sur mes bouquins. Ça a été une année très enrichissante dont je parlerai une autre fois. Aujourd'hui, je vais raconter mon oral de fin de 4° année (DCEM2 pour les intimes).
C'est juin, il fait beau et chaud (contrepèterie) et à 14h je dois me rendre à la fac pour l'oral. Je sais que je n'ai pas travaillé mais si je n'y vais pas, je risque me faire virer de la fac (c'est le bruit qui court en tout cas). Je me suis tellement éloigné de la fac et des cours que j'ai les cheveux longs et la barbe, à tel point que je me fais régulièrement arrêter par les flics (pour voir si j'ai du shit) ou par des types chelous (pour voir si je veux en acheter).
Ce jour là, je n'avais tellement pas envie d'y aller que j'ai fais une petite sieste avant de décoller du canapé (à regarder le journal de la santé). Marina Carrère D'Encausse a du rire plus fort que d'habitude à une blague de Michel Cymes, en tout cas, je me suis réveillé assez subitement, à 13H45.
Ok, il me faut 30mn pour arriver au portail de la fac à condition que j'arrive à monter dans le premier bus qui passe. Ah zut ! il faut quand même que j'enfile un pantalon. Il fait 30° dehors, j'enfile un pantalon en lin blanc qui était sur l'étendoir et je cours dans la rue.
Le bus vient de partir (merci la Loi de Murphy). Je commence à marcher d'un pas accéléré vers la fac et cependant, je suis relativement surpris par la fraîcheur environnante. "C'est bizarre, j'ai chaud mais je sens comme une brise me passer entre les jambes...Mon pantalon n'est pas léger à ce point là quand même. Ça doit être une réaction au stress peut-être."
Pourtant je n'avais vraiment pas de quoi stresser. On angoisse quand on ne sait pas ce qui va arriver, moi je savais que je ne savais rien, aucune surprise. Ce n'est qu'une fois arrivé à la fac (et le bus qui passe pile à ce moment là) que je comprends la raison de cette étrange amplitude thermique de mon bas ventre. Je m'assois en tailleur et je vois que toute la partie entre les cuisses est déchirée, ouverte sur bien 10cm de long et de large. Saloperie d'essorage !!!
Trop tard pour chercher un autre pantalon. Je patiente 1h au moins (finalement j'aurai eu le temps de rentrer me changer) et la porte s'ouvre, on m'appelle. J'entre dans une salle de classe pouvant contenir 40 personnes, nous sommes 5 : 4 Professeurs assis derrière une table et une chaise devant eux destinée à mon postérieur (accompagné du trou de mon pantalon, je le rappelle). Je fais mon possible pour croiser les jambes, serrer les genoux. Je comprends ce que ressentent les filles en minijupe.
Le Pr Endocrino commence les festivités :
"_ Monsieur Z., pouvez-vous nous parler des effets secondaires de la Metformine, médicament couramment prescris en diabétologie ?
_ Euh, pas vraiment, non, réponds-je.
_ Ah bon ? et pourquoi cela ?
_ Parce que j'ai fais l'impasse sur la diabétologie.
Je vois leur mine se déconfire avec une once de mépris. Pr Endocrino passe le relai à son éminent confrère, Pr Cardio.
"_ Passons, on peut accepter une impasse à condition que le reste soit plus brillant. Pouvez-vous nous décrire un souffle aortique ?
_ Non plus.
Là, le jury est franchement surpris.
_ Et pourquoi ?
_ Parce que j'ai aussi fait l'impasse sur la cardiologie.
Pr Cardio, fait sa tête dépitée du genre je-ne-sais-pas-bien-ce-que-je-fous-là. Il passe le relai découragé à son collègue, Pr Rhumato.
_ Pouvez-vous nous parler de la polyarthrite rhumatoïde ?"
Par chance, le seul bouquin qui m'intéressait, c'était celui de médecine interne car c'était à la fois le plus bizarre et le plus varié. Donc là, tout fier, je lui ai déroulé tout ce que je savais sur...le purpura rhumatoïde.
Le quatrième Professeur ne me regarde même pas. Pr Endocrino se tourne vers ses collègues puis vers moi, l'air désespéré :
"_ Rassurez-nous, vous avez l'intention de redoubler." Vous noterez l'affirmative, pas même d'interrogation. Je n'ai pas eu le courage de leur dire que j'avais l'intention d'arrêter médecine, j'ai répondu que je redoublerai.
Je me penche pour ramasser mon sac et j'oublie complètement la vacuité de mon pantalon : en sortant de l'oral, j'ai montré mes fesses à 4 grands Professeurs. En fermant la porte, je me rends compte de ce que j'ai fait et je regrette un peu, un tout petit peu, d'avoir mis un caleçon aujourd'hui.
J'ai eu 2/20. Ils ont été cléments.
Par chance, l'année suivante, j'ai rencontré un médecin exemplaire qui m'a redonné goût à ce métier. But that's another story...
Joli blog, belle plume, hâte d'en lire un peu plus!
RépondreSupprimerJe m'y revois!
Belle entrée en matière ;-)
RépondreSupprimerBelle ecriture, tres interressant .
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